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Le patrimoine : au coeur de notre action !

CAP 2020 était présent samedi pour soutenir la manifestation organisée par les riverains de la rue d’Agon et dénoncer le permis de construire validé et délivré par la Mairie actuelle pour la construction d’un pavillon. – Voir l’article de Ouest France

La préservation de notre patrimoine sera au coeur de notre action. Nous devons protéger toutes les richesses de notre passé au sein de notre commune.

En ce sens, nous travaillerons en étroite collaboration avec l’ADPAC (Association pour la défense du patrimoine d’Agon-Coutainville) présidée par Jean-Michel Fournier qui a soumis aux trois listes une charte.

De même, nous nous engageons à enfouir les lignes électriques dans de nombreux quartiers et hameaux d’Agon-Coutainville.


Proposition de charte du Patrimoine de la commune d’Agon-Coutainville

Préambule
Le patrimoine, « terre des pères et des aïeux », a une spécificité qui le situe aux frontières de la culture, de l’urbanisme, et du développement durable. Il met en évidence une construction, un témoignage, un paysage, un geste, laissés par les générations passées.
Ces traces sont des constructions physiques ou mentales qui inscrivent la communauté dans une histoire d’abord locale, puis régionale et enfin nationale, voire plus. C’est son histoire qui fait du patrimoine une source de découvertes enrichissantes pour la vie présente.
Le tourisme, l’implantation de résidences secondaires organisent un déplacement de l’emploi vers le secteur des loisirs. Mais pour que le territoire soit actif il faut aussi que les habitants puissent vivre des moments intéressants, voir de beaux paysages, de beaux édifices avec cette histoire qui peut leur être contée.
Il faut donc qu’ils sachent comment l’environnement qu’ils fréquentent s’est peu à peu construit et leur a été légué et pourquoi il doit être préservé et dans toute la mesure du possible enrichi. D’où la nécessité d’une politique du patrimoine, au sens le plus noble du terme, à organiser et soutenir dans notre commune.

1/ Proposition de charte du Patrimoine de la commune d’Agon-Coutainville
Une politique du patrimoine se déroule en plusieurs temps :
 L’inventaire.
 Le classement ou non selon son intérêt.
 Sa sauvegarde.
 Sa mise en valeur.
Inventaire non exhaustif et classement

1° Les sites classés de la commune
Le site inscrit de la baie de Sienne.
La rue d’Agon est un lieu dit constitué de trois entités :
1) La rue du pont.
2) La Rue.
3) La rue du sémaphore.
Cette entité correspond à l’ancien bourg castral. Elle est en partie en site protégé et en partie classée. La Rue d’Agon se situe le long du havre de Regnéville

Le château d’Agon, dont la partie visible est du XVIIème siècle. Il fait l’articulation entre

La rue de la Rue d’Agon et la rue du sémaphore. Le château n’est pas classé.

La rue du sémaphore va jusqu’à la rue Jean Dauvin et possède sur le coté havre l’ancienne chapelle de la Madeleine notifiée en 1177 (aujourd’hui maison d’habitation) et l’ancien sémaphore.

Par contre, seuls les N° impairs de la Rue de la Rue d’Agon se situent dans le site classé du havre. Aussi, toutes constructions ou modifications du coté impair doivent faire l’objet d’un avis obligatoire, bien que consultatif de l’Architecte des bâtiments de France.

Cependant, il y a une contradiction entre le classement du PLU et le site classé ; entre une logique de développement urbain et celle qui doit prévaloir sur un site classé. Il y a lieu de lever cette contradiction.

Le site classé du manoir de Coutainville.
Ancienne maison forte devenue manoir, cette belle bâtisse fut une des résidences des Costentin de Tourville. Le manoir protégeait le port de Coutainville et servit de lieu de stockage lors d’épisodes de contrebande avec les îles Anglo-Normandes. Cette partie du vieux Coutainville est classée NR et ne semble pas poser de problèmes.

2/ Proposition de charte du Patrimoine de la commune d’Agon-Coutainville
2° Les sites non classés publics :

La mairie : construite comme presbytère pour remplacer la maison à tourelle, la maison fut livrée en 1848 au curé d’Agon-Coutainville. En 1907 le presbytère est loué à la poste puis devient l’actuelle mairie en 1946.

La maison des associations : ce bâtiment fut à l’origine la mairie puis l’ancienne école communale.

L’église d’Agon : elle est le cœur de la commune, centre du bourg, cœur spirituel elle fait l’objet d’une quasi restauration rendue nécessaire par un manque d’entretien sur de longues années. Cette restauration a été et reste un coût important. Des campagnes de financement et des aides diverses ont nécessité la création de l’Association de Défense du Patrimoine d’Agon-Coutainville. Les constructions environnantes datent du XVIIIème ou du XIXème siècle. L’ensemble offre une unité intéressante et il faut considérer son classement pour prévenir des fautes de goût qui se sont déjà réalisées.

Le dycke : souvent oublié, il date du 11ème ou XIIème siècle. Situé le long du havre de la Sienne, son rôle est primordial puisqu’il retient les débordements de la mer lors de gros coefficients de marée. Il est constitué d’un large empierrement recouvert de terre. Il est aujourd’hui aménagé en chemin de randonnée entretenu par la communauté de communes. Il y a un projet de piste cyclable qui mal étudié ou mal fait peut remettre en cause son fonctionnement. Il est à surveiller, car les terrains situés derrière sont en polder, en cela il participe du développement durable en permettant de reproduire de la ressource par l’agriculture (nos carottes sont AOC Créances, la seule qui existe) et par l’élevage.

La tribune de l’hippodrome : de style art déco remarquable, elle exprime la volonté d’une architecture qui s’inscrit dans l’histoire de la villégiature locale et son essor dans les années 20.

La pierre à Gralot : taillée par Monsieur Gralot à partir de 1854 elle indique la frontière terrestre entre Blainville et Agon-Coutainville. Cette limite des communes fut proposée par Urbain Le Verrier, célèbre astronome mais aussi Conseiller général et président du dit Conseil. Malgré tout le conflit durera encore plus de 10 ans pour déterminer la séparation en mer et savoir quels habitants pouvaient prendre le varech. Urbain Le Verrier offrit aussi au curé d’Agon-Coutainville le cadran solaire exposé en mairie et dupliqué devant l’église.

Le menhir : situé initialement au bord de la Siame, devant le lavoir prés de la « mécanique ». Il fut couché par les prêtres lors de la première évangélisation. Il a disparu au cours du XXème siècle. Le menhir est un bien public inaliénable et imprescriptible. Une enquête est à ouvrir car il importe de savoir ce qu’il est devenu.

3 Les lavoirs
Proposition de charte du Patrimoine de la commune d’Agon-Coutainville
Les lavoirs sont une mise en pratique des théories hygiénistes du XIXème siècle.
Il y avait sur Coutainville un lavoir sur le Ruet du Goulot. Il a disparu lors de la construction du commerce Unico actuel marché U. Sur Agon, il y avait 3 lavoirs, tous sur la Siame. Un près du moulin, un le long du pont de la rue du pont et un aux forges. Ils étaient les lieux de la convivialité féminine. Lorsque l’enfant ne pouvait plus y être admis était le signe qu’il passait au statut d’homme. Seuls 2 lavoirs restent aujourd’hui. Le mieux conservé est celui des forges, mais ils sont envasés. Leur remise en valeur pourrait se faire à peu de frais.

3° Les sites non classés privés Le petit patrimoine rural
La société du littoral a laissé des traces dans l’espace rural comme les murs et murets en pierres qui protègent et limitent les parcelles, les barrières à collier. Le lavoir du pont qui s’envase mais aussi les puits en pierres… Souvent mésestimé, ce petit patrimoine participe cependant à la structure et à la qualité de nos paysages. La survie de ces vestiges est à surveiller.

Les villages
La Maugerie, la Beuverie… forment les écarts. Aux environs des XIème, XIIème siècles, ces territoires vont porter les noms des maisonnées en donnant des toponymes en erie. Ainsi, nous aurons sur Agon, la Beuverie pour la famille Beuve. Ces familles vont constituer la commune taisible, Ils correspondent à un parcellaire ancien et possèdent des maisons de pierres caractéristiques qui datent parfois du XVIIème siècle. Il faut s’assurer de leur avenir. Nous pouvons citer la maison à tourelle de la rue Lechanteur qui fut le presbytère précédant celui qui devait devenir la mairie.

Le château
Peut être issu d’une motte castrale construite par les scandinaves, le château défendait le port d’Agon. Détruit durant la guerre de cent ans, il fut rebâti sur les ruines à partir de la fin du XVIème et début du XVIIème siècle.

Le sémaphore
Le sémaphore, à l’origine propriété de la Marine, fut construit en 1865 sur son emplacement actuel. Il a été surmonté en 1931 au frais de la commune. Il a été vendu en 1969 à son propriétaire actuel. Sa surélévation, payée par le contribuable en fait un sémaphore particulier proche dans son style du bâtiment de Greenwich.

Le moulin
La première mention du moulin d’Agon figure dans la donation faite par Richard III à sa femme Adèle en janvier 1027. Encore bien conservé, il a un intérêt patrimonial indéniable. Il est à préserver.

Les chalets
Subsistent des chalets de bord de mer sur Coutainville qui datent du dernier quart du XIXème siècle comme l’hermine ou l’hirondelle… Ils sont amenés à disparaître sous la poussée de l’urbanisme. La possibilité de démonter le chalet l’Hermine a été obtenue par l’ADPAC mais faute de moyens cette possibilité est restée lettre morte.

4/ Proposition de charte du Patrimoine de la commune d’Agon-Coutainville
Nombre de chalets balnéaires reprennent un plan colonial spécifique en trois parties, dit « plan Masse ». Sa mise en valeur dans le cadre de notre histoire du patrimoine est à étudier.

Les maisons du bord de mer
Coutainville possède une riche architecture balnéaire qui fait l’objet de visites guidées appréciées. Un recensement est réalisé par une personne qui doit prochainement pouvoir exposer son travail.

Le hangar de « tonton Guy »
Il possède des peintures murales signées Le Carp pour Lecarpentier d’une grande qualité esthétique. Elles représentent l’usage de l’estran lors de la seconde moitié du XXème siècle. Des possibilités d’organisation de visites s’ouvrent et doivent être soutenues.

4° Le patrimoine sur la dune et l’estran
Le promenoir
Face aux assauts de la mer, les propriétaires des résidences du rivage de Coutainville menèrent d’abord une résistance individuelle. Les destructions continuant, Ils décidèrent de mieux s’organiser et créèrent une structure spécifique l’ASA à la fois association et syndicat ayant une compétence territoriale. Le projet de digue fut présenté en 1898 puis, les travaux commencèrent en 1899. Sur la digue fut réalisé un promenoir. Le promenoir est de la compétence de la municipalité. Entre 1965 et 1967 fut construite la digue du Passous. La digue est divisée en 3 parties, nord, centre et sud qui correspondaient chacune en 3 ASA ; après une fusion il reste aujourd’hui 2 ASA. Le promenoir est un haut lieu de l’attractivité de la commune, il permet de découvrir un large panorama maritime, notamment sur les îles. Il est un lieu de sociabilité important pour se voir et être vu.

La Poulette : elle date de 1926, elle reste la seule des petites cabanes de plage en dur. Cette construction résiste tempête après tempête. De fait, elle est le symbole de la défense du rivage par la communauté. Ces raisons font qu’elle participe du patrimoine.

Les pêcheries
Les pêcheries de notre littoral datent du néolithique pour les plus anciennes de notre département. Des pêcheries sont mentionnées dans les aveux des seigneurs d’Agon, et ce en 1530, par exemple. Cette exploitation témoigne de savoirs faire ancestraux qui sont restés identiques encore maintenant. Il ne reste à ce jour que 4 pêcheries, alors que nous en comptions 10 au début du XXème siècle.
Deux de ces pêcheries sont dans une situation délicate. Ce sont les 2 pêcheries anciennement concessions de Mr Guy Leclerc dit « tonton Guy », les pêcheries « Charlotte » et « Pierrette ». Il y a urgence à sauver la moitié de ce patrimoine.
La mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’estran nous permettra de maintenir cette activité dans le cadre d’une association du patrimoine existante ou à créer.
Le soutien des collectivités territoriales est indispensable dans la réussite de ce projet.

5/ Proposition de charte du Patrimoine de la commune d’Agon-Coutainville
La coordination des différentes collectivités territoriales dont principalement l’ETAT, mais aussi les ASA ou les Fondations dédiées à la sauvegarde doit être recherchée pour pouvoir sauvegarder au mieux ce patrimoine du bord de mer.

Conclusion
Les différents responsables des parties prenantes de la commune, sous l’impulsion de la municipalité veilleront, pour la bonne conservation du patrimoine à :
 travailler en étroit contact avec l’ADPA-C en lui réservant notamment, à titre consultatif, une invitation dans les différentes commissions relatives au patrimoine ;
 veiller à ce que les dispositions administratives ne nuisent pas à l’authenticité des styles
 s’entourer des conseils et avis des personnalités compétentes (historiens, archéologues,
architectes, spécialistes de l’histoire locale…) pour étudier, faire connaître et partager notre
patrimoine ;
 faire en sorte que de façon régulière, l’ensemble des acteurs assure l’entretien de son patrimoine pour limiter les gros travaux de réparation beaucoup plus onéreux à terme.
 promouvoir la qualité du patrimoine en favorisant visites, études, animations, colloques, conférences, journées dédiées, ateliers…
 rechercher la mise en valeur par tous les moyens techniques et humains disponibles aujourd’hui;
 s’assurer que l’ensemble des acteurs concernés entretiennent réguliérement le patrimoine ;
 réactualiser périodiquement tous les deux ans par exemple le contenu de la charte pour
prendre en compte tous les changements éventuels liés à l’actualité.

CAP 2020 municipales agon-coutainville

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