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Conseil Municipal spécial littoral. La commune divisée avec le PPA ?

Conseil Municipal extraordinaire ce lundi 25 octobre à l’Espace Culturel avec comme seul ordre du jour le Littoral. Les élus étaient en effet appelés à donner leur accord au maire pour qu’il signe avec la CMB, le PPA, projet de Partenariat d’Aménagement « Entre deux Havres » qui doit protéger et recomposer nos côtes dans un court avenir -et qui a été adopté par la CMB à l’unanimité des 49 communes le mercredi 21 octobre dernier. –
16 conseillers étaient présents – toute l’opposition était là-. On notera 7 absents encore du côté de Christian Dutertre. – Et parfois toujours les mêmes- Deux personnes ont assisté au conseil dans le public.

Le maire avait convié à cette réunion Louis Teyssier – maire de Blainville et conseiller délégué du Littoral de la CMB qui porte le projet avec conviction. Avec des mots simples et beaucoup de détermination, après avoir rappelé que tous les projets précédents avaient été retoqués par l’Administration – qui pour la première fois montre un signe d’ouverture et d’écoute avec ce PPA- il a ainsi confié que ce plan « était une chance unique pour les trois communes de Gouville-sur Mer, Blainville-sur- Mer et Agon-Coutainville qui ensemble vont travailler en totale collaboration avec les services de l’Etat et le soutien du Département de la Manche sur la recomposition de notre littoral pour tenter de préserver ce qui peut l’être et redéfinir le trait de côte qui sera celui de demain. Tout ceci a du sens. C’est une opportunité unique qui ne se représentera pas. Nous l’avons saisie, nous devons maintenant la réussir », a confié Louis Teyssier. Et de reconnaitre que la communication à venir sera très importante. « C’est un projet qui doit être porté ensemble sans querelles de chapelles ».

3 PAP en France…

Seuls trois dossiers de ce type sont suivis en France : un à Lacanau, un deuxième à Saint-Jean-de-Luz et un troisième se met donc en place au sein de Coutances-Mer et Bocage. « Nous devons réussir car nous serons montrés en exemple et cela servira à d’autres communes du littoral français par la suite » a martelé Louis Teyssier qui a précisé également que l’Etat attendait une action concertée de nos communes.

Un investissement de 4 millions d’euros…

L’investissement est important : il porte sur une somme de 4,8 millions d’euros qui sera assumée en grande majorité par l’Etat ( 49%), la CMB ( 22%) et les trois communes signataires à hauteur de 11% – pour ces dernières les participations ont été fixées en fonction du nombre d’habitants ». Ainsi pour la commune d’Agon-Coutainville – qui compte moins d’habitants que Gouville- l’investissement sera de 202 575 euros – soit 75 000 euros en 2022, 97 125 pour le plan d’action 2.3 et 77 700 euros pour l’Action 2.3.
L’objectif premier est de préserver le havre de Geffosses, sauver le camping de Gouville-sur-Mer et de protéger le GIE d’Agon-Coutainville. En attendant la suite…

« On divise la commune d’Agon-Coutainville »

Didier Cavellec a tenu à féliciter Louis Teyssier pour son engagement et la réalisation de ce dossier. Après avoir rappelé qu’il avait été grandement à l’origine du rapprochement historique des trois communes, il s’est étonné -comme Isabelle Bouyer-Maupas- que « le projet présenté et validé par la CMB aille de Geffosse et s’arrête à la Plancha, ne couvrant donc ainsi pas le Sud de la commune qui est tout autant menacé. Nous divisons Agon-Coutainville en deux, les habitants ne vont pas le comprendre, d’autant que le danger est présent là également. Les élus n’ont pas fait leur boulot à ce niveau là. J’ai pourtant alerté sur ce point lors de précédentes réunions. Un avenant aurait dû être ajouté. Je l’avais demandé » Louis Teyssier, visiblement gêné par ces interventions, a reconnu qu’il comprenait les positions et les réactions de Didier Cavellec et d’Isabelle Bouyer-Maupas – partagées par le reste de l’équipe de Cap 2020-2026 – Delphine Coutanceau et Nicolas Pigasse- mais que techniquement il n’était pas possible d’intégrer toute la partie située au Sud de la Plancha même s’il a conscience des risques potentiels. « Je vais être très clair, c’est un choix à prendre. Le projet ne peut être que celui qui est validé par le PPA. Nous ne pouvons pas aller au-delà. Nous devons obtenir des résultats, sans oublier les autres secteurs du littoral. Je le redis : c’est en réussissant que nous pourrons mieux les protéger ».
Reste que le débat sera loin d’être clos au sein de la commune comme on peut s’y attendre.
De même on peut se demander comment un PPA d’une communauté de communes n’inclut pas toutes les autres communes du littoral concernées, notamment Hauteville-sur-Mer…
Le conseil – malgré ces réserves et ce débat animé- a voté à l’unanimité pour ce PPA.

La région sceptique… ?

En fin de conseil, la parole a été donnée au public. Une question a porté sur la participation -ridicule – de la Région Normandie qui s’élève à seulement 1% ! – L’Europe, du reste, suit à la même hauteur…- Louis Teyssier – toujours lui- ne s’en est pas caché : « on ressent même un scepticisme du côté de la Région autour de ce projet. Mais encore une fois, réussissons. C’est ainsi que nous pourrons mieux agir, faire changer des mentalités et sauver le reste des zones menacées de notre littoral. Tentons et avançons !»
N.P

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